2.6.11

Les doukas

Ce sont ces petits commerces typiques du village mahorais. Il y en a dans toutes les rues, souvent plusieurs, séparées par quelques habitations, signalées en général par une enseigne fournie par Coca-cola (!) avec un nom dessus, au rez-de-chaussée d'une maison ou magasin à part entière. Il faut souvent réveiller le commerçant pour être servi mais une fois réveillé il est très ...commerçant. Et ils sont toujours ouverts!
On y trouve ce que nous on appellerait les marchandises de première nécessité mais pour les Mahorais des marchandises tout court. Les doukas peuvent être de toutes petites à supérettes, épicerie, droguerie, bazar, boutique de vêtements, d'artisanat... bref très diversifiées. Mais dans presque toutes on y vend des boissons (surtout les sodas dont les jeunes et moins jeunes raffolent) et des cartes téléphoniques très utilisées ici (SFR, Only et Orange).
Donc, comme on dit en métropole, elles sont incontournables et constituent un élément du patrimoine mahorais.

Seulement, le département arrive, et avec lui l'arsenal des textes commerciaux, administratifs, fiscaux et sanitaires. Ces petits commerces vitaux pour les habitants sont aujourd'hui menacés.
Ils sont accusés de favoriser le travail dissimulé, car ils sont familiaux et difficile de savoir qui emploie qui.
Les prix ne sont pas toujours affichés, les normes d'hygiène pas respectées. Il est vrai que ces magasins sont très souvent équipés en vitrines réfrigérées et que si la température intérieure y est globalement acceptable, ces dispositifs dégagent tellement de chaleur qu'à l'intérieur de la boutique les ventilateurs brassent un air à 50 °C! Pas très bon pour les conserves ou autres denrées (riz, œufs, gâteaux secs, etc ...) qui s'y trouvent...
La propreté est ... mahoraise, c'est-à-dire loin de l'aseptisation à l'européenne mais est-ce mieux ?
La sécurité (extincteurs, rayonnages "annapurnesques" instables ...) pêche également.
Alors, ceux qui ne pourront ou ne voudront pas se plier à la législation risquent fort de fermer boutique. Et ce serait bien dommage pour nous, mzungus de passage, mais catastrophique pour les Mahorais qui n'ont pas les moyens d'aller à Mamoudzou faire leurs achats courants; et que dire des nombreuses familles qui en vivent.
Ah! Le progrès ne fait pas que des heureux...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A l'attention de JP MArcillaud,
J'aimerais utiliser l'un de vos clichés (photo de douka) dans un report (qui ne sera pas publié, juste édité en une dizaine d'exemplaires)commandé par le Conseil Général de Mayotte. M'en donné vous l'autorisation?
Avec mes remerciements,

Unknown a dit…

Ok pour l'utilisation du cliché (douka à Tsararano)