21.9.12

État des lieux

Paru dans un journal en ligne, Mahotte Hebdo, un éditorial intéressant publié sous le titre :

"On n'a pas le droit de baisser les bras! 


Même si 80% des écoles ont eu un avis défavorable de la commission d'hygiène et de sécurité pour ouvrir l'an dernier et que nos enfants apprennent dans des écoles parfois sales, parfois insalubres, parfois dangereuses,
Même si les autorités ne sont pas capables de tenir une seule salle de cinéma ouverte,

Même si l'aménagement des plages a à peine démarré et que le camping de Bouéni n'existe pas malgré les subventions versées,

Même si le pont de Tsoundzou met des années à s'élargir,

Même si l'Etat n'arrive pas à construire assez vite, en dur, les établissements scolaires du secondaire,

Même si la MJC de Kawéni était prévue il y a près de 10 ans, avec une annexe du commissariat et qu'elle n'a toujours pas vu le jour,

Même si la MJC de Cavani, dévastée, n'a toujours pas de gestionnaire, tout comme les équipements sportifs territoriaux, le gymnase, le dojo, le centre de stockage des déchets de Dzoumogné,

Même si les embouteillages grossissent chaque jour parce que nos élus ont validé le Padd qui imposait l'absence d'aménagements routiers et qu'en parallèle n'a pas été mis en place le transport public pourtant prévu,

Même si les hauteurs de Kawéni, de Cavani, de Koungou, Combani, Vahibé… sont surpeuplées de clandestins, d'êtres humains vivant hors-la-loi par dizaines de milliers sur ce tout petit territoire, dans des conditions indignes, avec des enfants à l'abandon, qui versent toutefois des loyers, travaillent souvent en étant sous-payés par des gens qui entretiennent sans réfléchir à leurs conséquences cette population,

Même si l'aquaculture a tant de peine à se développer, si les projets d'hôtels lancés par le CG et le préfet Boisadam ne sortent toujours pas de terre, faute de soutiens politiques, de suivi sérieux des dossiers,

Même si le front de mer de Mamoudzou est infâme, honteux, dégueulasse, si les déchets s'amoncellent dans les eaux usées à proximité des stands de brochettes neufs mais déjà à l'abandon, souillés,

Même si il y a 3 ans on accueillait plus de 50 paquebots de croisière par an, contre 5 l'an dernier,

Même si le chômage a cru de 25% en un an et que 3.500 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail,

Même si les investisseurs qui pourraient permettre de créer de l'emploi repartent dégoûtés par l'absence d'interlocuteurs et ceux qui sont là s'inquiètent, s'interrogent sérieusement,

Même si nos élus sont beaucoup trop souvent en voyage, incapables de faire avancer les dossiers importants, de mobiliser les énergies, de diriger leurs équipes,

Même si les effectifs pléthoriques dans les collectivités locales vont plomber leurs comptes pendant 20 à 30 ans, les empêchant de dégager de quoi investir, les empêchant d'embaucher des jeunes compétents et si nécessaires, les empêchant de développer les projets de développement tant attendus par la population,

Même si le développement économique reste un chantier en friche, à l'abandon pour le Conseil régional et la plupart des communes,

Même si le Cnam, l'Apredema, le Cirad ont fermé

Même si les taxes sont élevées à l'entrée de tous les produits sur le territoire pour financer ces emplois inutiles dans les collectivités locales, participant à rendre la vie chère,

Même si certains syndicats continuent de se battre contre la vie chère alors qu'ils devraient se battre pour la création d'emplois, seule solution pouvant augmenter les revenus disponibles dans les familles et donc rendre la vie moins chère,

Même si les trous dans les routes nous font penser à un territoire sous-développé,

Même si la "bombe à retardement", évoquée par celui qui était alors député Mansour Kamardine il y a déjà quelques années, concernant les naissances par milliers dans les maternités de l'île et aujourd'hui la jeunesse "clandestine", est en train d'exploser à la face de Mayotte,

Malgré ces problèmes et tant d'autres,

On n'a pas le droit de baisser les bras !"

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