18.12.12

Les clandestins sont prévenus

Ambiance malsaine hier à Mamoudzou: une manifestation que n'aurait pas reniée le Front National en métropole, avec pour principal slogan "Immigration=insécurité".
Organisée par certains Mahorais, dont l'ancien président du Conseil Général tout de même, c'est clair: pour eux, les responsables de tous les maux de la société mahoraise, ce sont les clandestins de l'île voisine des Comores, Anjouan!
Les cambriolages, c'est eux!
Les agressions, c'est eux!
La pénurie de médecins, c'est eux!...
La saison des pluies, c'est eux! Pourquoi pas?
Ces bons Mahorais oublient qu'ils les font travailler pour 150 euros par mois comme bonne à tout faire, ou pour bâtir leur maison.
Et comme pour en rajouter un peu plus, les manifestants ont eu l'occasion de dire leur colère aux intéressés eux-mêmes: un kwassa-kwassa a été intercepté à 7 heures avec à son bord des clandestins valides et trois malades qui ont dû être évacués vers l'hôpital de Mamoudzou.... non sans passer au port de Mamoudzou, devant les manifestants. Mauvaise place au mauvais moment!
Comme d'autre part, le ministre des Outre-mer recevait le préfet de Mayotte, le président du Conseil général, et les parlementaires de l’île aux parfums, pour une réunion de travail sur la problématique de l’immigration clandestine, leur sort allait être réglé.
"Le visa Balladur, (qui abolit la libre circulation entre Mayotte et le reste des Comores) ne sera pas abrogé, il n’en a d’ailleurs jamais été question. En revanche, il est préconisé de l’assouplir pour les personnes dont on sait de manière certaine qu'elles rentreront chez elles aux Comores", a précisé un sénateur mahorais à la sortie. C'est clair.
Ceux qui avaient cru apercevoir un assouplissement de la répression, une prise en compte humanitaire du problème, un ralentissement des reconduites (17000 pour les onze derniers mois contre plus de 27000 l'an passé) se sont trompés. Ou ont mal compris.
"Une politique de lutte contre l’immigration clandestine de grande ampleur sera déployée sur le terrain avec une augmentation des effectifs et autres moyens techniques pour contrôler le flux de clandestins sur zone" a-t-il été décidé hier. 
Cela ressemble à une reprise en main musclée de la situation par un gouvernement dont les annonces et autres promesses ne sont décidément pas suivies d'effet.
Ce retour en arrière n'a pas échappé aux manifestants d'hier, et on peut craindre une reprise de la chasse dans les semaines qui viennent. Et d'autres naufrages...
ÇA ... continuera  (©AFP)
Eh oui, à Mayotte, Noël n'est décidément pas ce moment de partage que certains croient voir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Seul la mise en place de la coopération régional entre les Comores et Mayotte permettra d'éviter les drames de la mer.